Les six secrets de la recherche d'associé

Ce qu'il faut retenir

- Deux types d'échecs : se tromper d'associé et ne pas trouver d'associé.

- Risque de perdre plus de temps à vendre ses idées qu'à vendre ses produits.

- Une séparation peut être source de grandes difficultés en l'absence de pacte d'associés.

- D'un autre côté la solitude de l'entrepreneur peut conduire à des erreurs (absence d'échanges et de pluridisciplinarité) ou au burn out et à une défiance de la part des investisseurs.

Tester certains points avant de s'associer : affinités, vision long terme, complémentarité, capacité à traverser les coups durs, performance de l'équipe.

- Le Skill Funding permet l’intégration d’un associé opérationnel en plusieurs phases : construction du projet d'association, mise en relation, mise en affinités, mise en situations opérationnelles,  négocation du pacte d'associés.

 

Comment trouver un associé ? Quelles sont les techniques qui peuvent conduire au partenaire idéal pour monter son entreprise ? Lors d’un précédent dossier, Maddyness avait mis en lumière un procédé de recherche d’associé original, développée par Skill2Invest. Un de ses fondateurs Richard Levy, répond à nos questions.

 

Pourquoi réussir sa recherche d’associé est-il fondamental ?

Dans un premier temps, on peut déjà affirmer que ne pas réussir sa recherche d’associé peut être risqué. On peut définir deux types d’échecs : se tromper d’associé et ne pas trouver d’associé.

Dans le premier cas, le fait de se tromper d’associé peut faire perdre du temps au projet d’entreprise, notamment lorsque les associés passent plus de temps en interne à défendre leurs idées que de temps à aller au contact du marché. La pluridisciplinarité est un atout mais atteint ses limites lorsqu’elle fragilise l’entreprise au point de l’immobiliser.

En cas d’intégration mal ficelée – pacte d’associés inexistant, absence de clauses essentielles (clause de séparation, propriété intellectuelle, rémunération …) – une séparation peut entrainer certaines difficultés.

Dans le second cas, vous continuez d’avancer seul, vous cumulez toutes les fonctions de l’entreprise. De plus, vous souffrez de la fameuse solitude de l’entrepreneur. Personne autour de vous ne peut vous apporter l’effet miroir dont vous pourriez avoir besoin pour solutionner certaines situations.

 

Qu’est-ce qu’une recherche d’associé réussie ?

On peut déjà segmenter la réussite en deux grandes étapes. La première étape consiste tout d’abord à se rencontrer. Cette étape est absolument nécessaire mais évidemment non suffisante. La plupart des entrepreneurs et des cadres se focalisent à tort seulement sur cette première étape et oublie la seconde, tout aussi importante : tester les affinités, négocier et contractualiser.

Au final, une association réussie permet à l’entreprise de multiplier ses forces vives de production. La pluridisciplinarité des associés permettra à l’entreprise d’élargir sa zone d’excellence en combinant celles de l’ensemble de ses associés et de diminuer sa zone de fragilité, en annulant celles de certains associés par les zones d’excellente des autres.

Il sera également possible d’optimiser le recouvrement entre les zones d’appétences et de compétences de chaque associé. Nous préconisons dans le cadre du processus de rapprochement Skill2Invest différents outils de team building, comme le modèle Belbin par exemple (outil rationnel et scientifique permettant d'évaluer les modes de coopération des membres dans une équipe).

Il s’agit bien évidemment d’être plus fort en cas de coup dur et d’occuper davantage le terrain. Vous serez aussi plus séduisant auprès d’investisseurs dans le cadre d’une levée de fonds, ces derniers misant généralement davantage sur une équipe qu’un produit.

 

Quels sont les secrets d’une bonne association ?

Avant de s’associer, il est nécessaire de tester au préalable un certain nombre de points :

  • une affinité évidente : prendre plaisir à prendre un verre ensemble, parler de sujets autres que le business en question,
  • un alignement de la vision long terme de l’entreprise et de ses relais de croissance,
  • une complémentarité comportementale,
  • une complémentarité de compétences,
  • la capacité à travailler ensemble et à traverser les coups durs : les points suivants n’étant pas suffisants pour valider cette capacité ; seules des mises en situations opérationnelles peuvent valider ce point,
  • la performance de l’équipe : il s’agit de l’indicateur ultime du succès de l’opération. L’entrepreneuriat n’étant pas une aventure soumise à un engagement de moyen mais de résultat !

 

Qu’est-ce que le Skill Funding ?

Le Skill Funding permet l’intégration d’un investisseur opérationnel dans une entreprise à différents moments de sa vie. Il s’agit pour ce nouvel associé d’être opérationnel, contrairement à un business angel, et d’être partie prenante, contrairement à un coach ou un conseil.

Le Skill Angel (Angel en compétences) apporte à l’entreprise :

  • sa force de travail,
  • un investissement de 50 000 € et plus,
  • son réseau et sa connaissance du marché et de la concurrence.

L’arrivée du Skill Angel peut se produit à différents niveaux de maturité :

  • une société en amorçage : l’entrepreneur (souvent un profil technique) souhaite donner à un produit abouti toutes ses chances de réussir sa mise sur le marché ou d’en accélérer les première ventes ;
  • une société en développement : l’entrepreneur a déjà dépassé le cap du million d’euros de CA. Il souhaite maintenant passer un cap dans son développement : internationalisation, industrialisation, acquisitions externes, restructuration ;
  • une société en transmission : l’entrepreneur souhaite intégrer un nouvel associé, et prévoit déjà dans un protocole d’accord les conditions d’un rachat majoritaire à échéance 3/5 ans.

 

Le Skill Funding, de façon optimale, s’organise en plusieurs temps :

  • une phase de construction de projet d’association
  • une phase de recherche d’associés et de mises en relation
  • une phase de découverte, de mise en affinités…
  • une phase de production : réécriture de business plan, mises en situation opérationnelles
  • une phase ultime de négociation et de rédaction du pacte d’associé.

 

Plusieurs conditions sont nécessaires pour qu’une opération de Skill Funding se réalise dans les règles de l’art :

  • une qualification avant la mise en relation de chaque partie prenante afin qu’une relation de confiance s’instaure dès le premier échange ;
  • une méthodologie de rapprochement et un process outillé permettant aux futurs associés de challenger leur performance future ;
  • une intermédiation lors des négociations (valorisation, apport numéraire) facilitant au binôme la définition d’une zone de compromis (mise en place d’indicateurs, clause de relution/dilution…) ;
  • un accompagnement lors de la rédaction du protocole d’accord définissant le cadre de l’opération : rémunérations, propriété intellectuelle, clauses de séparation potentielles…

Etienne Portais

maddyness

 

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