Comment entretenir une bonne relation avec ton associé

 

Ce qu’il faut retenir

Trouver le bon associé :  en veillant entre autres à la complémentarité des compétences, à la claire répartition des fonctions, au partage de vision et de valeurs, à l’envie de travailler ensemble...

- Vérifier le bon fonctionnement de l'équipe en le testant dans une relation de travail pendant quelques mois avant de s'engager dans une relation d'associés,

Rédiger ce qui sous-tend son business (vision, mission, stratégie, valeurs…)  afin de partager un référentiel commun sur lequel tu pourras revenir si besoin est sans pour autant brider les changements de cap qui pourraient s’avérer nécessaires.

Inspirer confiance par ton propre travail et tes qualités opérationnelles, relationnelles et humaines.

Communiquer de manière assertive, efficace et bienveillante en faisant appel aux bienfaits de l’écoute active et de la communication non violente.

Consacrer du temps au travail en commun en laissant la place à de l’inattendu.

Faire appel à un médiateur, si besoin est.

 

Tu as respecté les règles de base pour trouver le bon associé

https://biznessful.com/article/comment-bien-choisir-son-associe :

complémentarité des compétences, vision partagée, valeurs communes, test de la relation de travail, choix d’un décisionnaire, émoluments et missions respectives définis, partage des parts de manière non égalitaire, conditions de sortie prévues dans un pacte d’associés.

Tu t'es posé les bonnes questions et tu as fait confiance à ton intuition…

Tu tiens le bon associé et la bonne association !

Cependant, sachant qu’il vaut mieux prévenir que guérir...

                                                                                Une bonne relation se construit ensuite au quotidien !

 

Donne l’exemple et prends la responsabilité de ton environnement à 100 %

Ton travail est de qualité, ton implication au maximum, ta résistance au stress malgré les coups durs ainsi que tes capacités relationnelles inspirent confiance et donnent envie de te suivre quelque soit la météo au fil des hauts et des bas de ton activité.

Dans le même temps, ton associé traîne, se disperse ou bien n’a pas les compétences requises, ce qui nuit à ton entreprise.

Comment quitter le statut de victime qui pourrait être le tien et la mauvaise ambiance qui en résulterait ?

La clé c’est que tu sois responsable de tes actes à 100 % (pensées, paroles, décisions, réactions) et de toutes les situations et évènements que tu vis avec ton associé, également à 100 %. C’est en effet en reprenant les manettes et en communiquant de manière ajustée que tu trouveras comment tu vas faire avec ce qui t'arrive.

 

Adopte l’assertivité, l’écoute active, les questions ouvertes / d'approfondissement, la reformulation et la Communication Non Violente (CNV)

 

- Adopte l'assertivité : Quand un problème se pose avec ton associé, il vaut mieux lui parler plutôt que de ruminer. Tu échangeras de manière dépassionnée, en étant factuel, pour trouver le moyen de vous en sortir : Comment vis-tu ton activité dans la startup ? Quelle est ta situation désirée ? Qu’est-ce qu’il te manque pour t’en rapprocher ?...  De quoi as-tu besoin ? un changement de rôle ? une révision du partage des parts ou du salaire ? un meilleur équilibre vie professionnelle / vie personnelle ? le suivi d’une formation complémentaire afin de te repositionner ?…La palette de désaccords possibles est large ! 

Être assertif, c’est affirmer ta position tout en restant ouvert à celle de ton associé et de son argumentation, en position gagnant / gagnant, ce qui renforcera vos chances de trouver un terrain d’entente.

 

- Adopte une écoute active, ce qui te permettra de favoriser une communication ajustée et d’établir cette relation de confiance tant recherchée.

Pour pratiquer l’écoute active, apprends à faire silence au bon moment, pose des questions et pratique la reformulation.

Tout d’abord, le silence bien choisi est signe de respect pour donner du temps à chacun d’intégrer les informations échangées.

 

- Privilégie les questions ouvertes : celles qui commencent par qui, quoi, comment, où, quand, pourquoi, quel.

 

- Pense aussi auxquestions d’approfondissement :

« Quand tu dis que ... », « Qu’entends-tu ou que veux-tu dire exactement par... », ainsi qu’aux questions en écho reprenant un mot de votre associé sous forme interrogative.

Utiliser toutes ces formes d’interrogation dénotera ton dynamisme, ta curiosité et l’intérêt que tu portes à ce que te dit ton associé pour réfléchir ensemble, argumenter chacun de manière pertinente et décider.

 

- Pratique aussi la reformulation, signe de ta qualité d’attention et de compréhension.

Tout ceci, pour cultiver le respect qui s’oublie quand tout va trop vite et que tu as le nez dans le guidon.

 

- Adopte la Communication Non Violente (CNV) quand la situation l’exigera : tension relationnelle, situation bloquée, besoin de changement par rapport à un comportement, une situation…

Pour la pratiquer, 4 principes à se souvenir en mnémotechnique par les sigles OEBD :

-       O comme Observation : rester sur les faits pour examiner la situation avec objectivité.

-       E comme Émotions : répondre à la question “Qu'est-ce que je ressens là maintenant ?” pour identifier les sentiments éveillés par la situation.

-       B comme Besoins : se poser la question “Quel est mon besoin ?”, pour identifier les besoins liés à ses sentiments de manière à se connecter à ses aspirations profondes, ses motivations…

-       D comme Demande : faire une demande claire, positive, concrète et réalisable à ton associé en vue de satisfaire tes besoins dans le respect de ceux de ton interlocuteur et de permettre à chacun d’interagir.

 

Communiquer de manière non violente consiste à échanger à partir de soi, de son “JE” et de l’expression de ses ressentis, sentiments et besoins et d’inviter son interlocuteur à agir de même. Toute critique passe alors beaucoup mieux lorsqu’après avoir résumé la situation, tu abordes la manière dont tu la vies : « Je suis inquiet », « je suis énervé par rapport à ceci ou cela »…, de ton besoin et de la demande qui s’ensuit vis-à-vis de ton associé.

Concentre ton attention sur ce qui est en jeu chez toi et chez l’autre, à réfléchir à ton intention : continuer à jouer à « qui a tort, qui a raison ? » ou bien (r)établir le lien ?

La condition pour que ce type de communication fonctionne est de laisser chacun s’exprimer : le dialogue reste alors ouvert ce qui permet d’apaiser plus facilement la discussion.

Exerce toi à pratiquer la CNV en dehors du boulot, avec tes amis, en famille, en faisant tes courses. Des livres, petits guides, formations d’apprentissage sont légion pour t'aider à progresser. Deviens le roi ou la reine du « parler vrai et franc dans le respect et la bienveillance ». Bien communiquer pour entretenir des relations saines et conviviales, celà s’apprend tout comme faire de la bicyclette ou conduire une voiture ! Développe des automatismes… ce qui ne t'empêchera pas de garder ton naturel et ta spontanéité !

 

Favorise une collaboration constructive

Elle passe par la transparence, le partage des informations clés et la prise en compte systématique du point de vue de ton associé pour les réflexions stratégiques et les prises de décisions. Il apporte temps et argent. Respecte-le en favorisant son implication, source de motivation et de bonne entente autour d’un projet commun.

Le fait de penser différemment et de confronter des points de vue est une source de richesse pour toute entreprise. tu as du reste recherché cette complémentarité lorsque tu as choisi ton associé. Et tu as eu bien raison ! Elle participe à l’intelligence collective pour résoudre des problématiques, développer la créativité dans l’offre de services et les relations partenaires.

Autrement dit, il s’agit d’affronter ensemble une situation ou une problématique donnée dans une démarche solidaire sans s’affronter.

Sois tourné vers l’intention positive de ton associé, Encore une fois, comme dans un couple, garde l’admiration que tu as eue lorsque tu l’as rencontré pour la première fois. Comment ? Par l’empathie et ta compréhension bienveillante. Mets toi à sa place quand son comportement t'gace et cherche derrière une manière d’être qui t'insupporte l’intention positive qu’elle peut avoir.

Interroge-toi aussi sur ton propre fonctionnement comportemental. Il te convient ? Alors, pourquoi celui de ton associé t'énerve t-il ? Acceptez tout simplement vos différences et parlez-en.

Dans notre vie relationnelle, nous pouvons être tentés par le regard de celui qui envisage et de celui qui dévisage. C’est ce regard d’attitude intérieure qui construit une bonne ou une mauvaise  relation. C’est pourquoi le résultat prédictif d’un test de compatibilité de personnalité par algorithme déçoit.  L’IA (l’intelligence artificielle) ne peut supplanter l’IC (l’intelligence du cœur).

 

Elimine les sources de conflit possibles 

Prends les devants en encourageant la liberté d’expression.

De quoi entretenir un bon climat de confiance et d’éviter un bon nombre de conflits provenant de non-dits.  Amène ton associé à être lui-même, à oser dire clairement ses envies, besoins et attentes.

Vous avez pris la précaution de bien caler ce que vous souhaitez au démarrage de votre association : partage de capital et des missions respectives avec une réflexion approfondie autour de la vision, de vos valeurs et de votre motivation à vous lancer. Vous avez également fait le point sur les atouts de chacun (compétences et personnalité), vos capacités de financement, les richesses de vos carnets d’adresses, interrogé l’équilibre recherché vie professionnelle / vie personnelle ...

Un bon nombre de ces éléments peut s’inclure dans le pacte d'associé et, puisqu’il s’agit de votre business, vous y adjoindrez toutes les annexes que vous jugerez utiles pour rendre compte des points cruciaux qui vous tiennent à cœur.

Ce dossier peut vous servir d’arbitre en cas de divergence de vues dans les choix à opérer ultérieurement : le sacrifice personnel en termes de temps libre, jusqu’à quel niveau ? des embauches de salariés et des appels à des stagiaires, si oui, combien ? vendre l’entreprise au plus offrant en cas de succès plutôt que de la développer ou l’inverse ? le « product market fit » est-il suffisamment clair ? ...

Le pacte d’associés, en annexe des statuts, fixe les règles de gouvernance dont entre autres, les règles de départ de l’un ou l’autre des associés, les règles de changement de répartition de capital …

Passer le plus possible par l’écrit est un bon moyen de susciter une réflexion constructive avec ton associé plutôt que de te laisser guider par les émotions. Pas de pilotage automatique non plus. Tu as besoin d’un ancrage solide de ton projet sans exclure le pilotage à vue sur le mode lean start up afin d’offrir un product market fit pérenne dans le monde mouvant du marché et de la concurrence.

Une vie d’entreprise comme toute vie humaine se pétrissant de changements et de mutations, rien ne pourra te prémunir de conflits éventuels face à des changements de cap. C’est pour cette raison que le partage de vision et de valeurs avec ton associé est si important.   

Dans ta trousse à bon sens, à piocher aussi au gré des circonstances : remettre les discussions au lendemain quand elles deviennent houleuses, savoir dire les choses plutôt que de les garder pour soi, régler les problèmes en direct avec la personne concernée, être factuel plutôt que de jouer d’interprétations, manier l’humour à bon escient, vous aérer (sport, culture, nature…), faire appel à une tierce personne médiatrice en cas de crise…

 

Faites des points réguliers sur l’activité avec une place à l’inattendu

Prends des « temps à part » surtout si tu travailles à 200 à l’heure.

Un QG de 15-20 mn au petit café du coin, tous les lundis au démarrage de la journée, peut être une bonne idée pour démarrer la semaine avec ton associé et l’équipe. Une bonne relation de travail se nourrit également au quotidien : 10-15 mn pour la coordination en prévoyant au moins 1 fois par mois une réunion programmée pour récupération de feed-backs et point sur l’état d’avancement des différentes actions…

Cependant, rien ne t'empêche de prendre l’habitude de déjeuner une fois par semaine avec ton associé sans ordre du jour, juste pour avoir du plaisir à être ensemble, parler de tout et de rien. Vous pouvez aussi pratiquer un sport ensemble… Soyez créatif et agile sur ce temps libre « off », en dehors de la quête du succès de votre startup. C’est une façon de vous connaître autrement et d’enrichir votre relation.

Fêter un succès, un anniversaire : une virée au bowling, en randonnée, au théâtre, au restau ? À vous dire merci pour les efforts prodigués (même si les affaires vont mal ou moins bien que ce que vous espérez)… De quoi fédérer et rebooster les énergies !

Plus tu connaîtras ton associé, plus tu l’aimeras… ou... pas !

Le conflit s’est installé ? La médiation a échoué ? Vouloir faire comme si tout allait bien pour réussir votre entreprise, c’est comme vouloir gagner un marathon avec un caillou dans sa chaussure.

Pour la pérennité de ton activité, le seul choix qui te reste alors, c’est de te départir de ton associé dans les meilleures conditions possibles (en faisant jouer la clause vesting du pacte d’associés si tu as été prévoyant) pour repartir d’un bon pied…afin de partager ta vie d’entrepreneur avec une vraie dream team, celle qui réunit ses efforts vers la réalisation d’une même mission sous l’éclairage d’une vision commune.

 

Anne-Marie Bourgès-Maunoury

 

 

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